lundi 27 décembre 2010

Last christmas I gave you my heart but the very next day you gave it away

Il y a un an, il y a un siècle, tu m'offrais des gants pour Noël.
Tu avais l'air fier de ta trouvaille, aussi fier que j'étais surprise.
Des gants. Personne ne m'en avait jamais offert avant, et je suis sûre de n'en avoir jamais offert à qui que ce soit. Parce que, bon, à quel moment offre-t-on des gants à quelqu'un? Ah oui, jamais.
Tu étais content de toi, des gants, noirs, insignifiants, même pas en cuir, mais longs, "tu ne les perdras pas comme ça".
C'est vrai que je perds souvent les gants, mais je m'en remets généralement assez vite en en rachetant aussitôt une paire sur le marché. 3 euros 3 ou 4 fois par hiver, si tout le monde fait comme moi, dans 4 ans le pakistanais qui tient le stand gants et bonnets (casquettes et ceintures en été) prend sa retraite.

Alors oui je recevais des gants, comme une première claque en pleine gueule (la deuxième en vérité), tandis que j'avais couru dans tout Paris pour trouver LE cadeau qui ferait briller tes yeux.
Ma progéniture recevait un cadeau tout aussi impersonnel et pouvait, malgré son âge, comprendre que tu avais passé ta commande au père Noël sous la menace d'une arme à feu. C'est l'impression que tout ça donnait en tout cas.

Je m'en suis remise, ne t'en fais pas. 
Cette année sous le sapin il n'y avait pas d'autres chaussures masculines que celles de mon père et de mon frère. Et je crois que tes gants ont eu le mérite de me faire comprendre que je ne dois pas laisser entrer n'importe quelle paire de baskets dans ma vie. Tu avais des chaussures pourries le jour où on s'est rencontrés, et je n'aurais jamais dû faire exception à la règle "toujours juger quelqu'un sur ses chaussures".

Je m'en veux un peu de ne pas avoir mis fin à cette mascarade le jour où tu m'as offert des gants. Ca m'aurait évité de devoir aller me faire rembourser ton cadeau de St Valentin parce que tu avais "oublié". Ca m'aurait évité d'arroser pendant des mois la plante verte que tu allais m'offrir pour mon anniversaire.

La plante verte est morte. Je l'ai laissée longtemps au soleil, elle a pas eu l'air d'aimer, elle faisait une gueule bizarre, à peu près celle que j'ai faite quand le jour de mes 27 ans tu m'as dit, le plus normalement du monde "tiens c'est ton cadeau".

En ce qui me concerne, je n'oublierais jamais ton anniversaire, parce que tu es né le même jour que Britney Spears, et que veux-tu, j'ai la mémoire des dates importantes.

Hier soir j'ai effacé les dernières photos de toi qui traînaient dans mon téléphone, mettant ainsi à mal la théorie de Matthieu P. Tu ne me manques pas, tu ne m'as jamais manqué, j'ai été triste pendant une semaine après la rupture, et puis, soyons honnête le fait de m'être remise à coucher avec mon pote dont j'ai toujours été secrètement amoureuse a été une échappatoire suffisante pour ne plus penser à toi.

Je crois que je devrais t'en vouloir de m'avoir fait perdre tant de temps. Je devrais peut-être même te lancer une des malédictions dont j'ai le secret avec mes exs (crise cardiaque, perte de travail, calvitie précoce etc...).
Mais je ne te souhaite rien d'autre que continuer à être ce que tu es. Continuer à te consacrer à ton "art" au point d'en ignorer ce qui se passe dehors, dans la vraie vie. Continuer à être quelqu'un qui s'aime tellement qu'il ne saura jamais aimer personne d'autre. Continuer à prendre aux gens ce que tu n'as pas la chance d'avoir : leur confiance en eux et leur self-esteem.
Tu m'as cassée, mais comme disait Jenifer (ou peut-être était-ce Nietzsche, j'ai quelques lacunes en culture gé) "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort"

Je suis plus forte donc. C'est toujours ça de gagné hein? Ca et des gants donc (non, je suis mauvaise langue, il y a aussi ce CD qui m'a servi à gratter mon pare-brise avant que je ne retrouve ma raclette)

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